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Les envenimations marines
©Dr BERNAY
   

L'extraordinaire biodiversité marine expose l'homme à entrer en contact avec de nombreux animaux venimeux. Cette faune marine dangereuse se concentre essentiellement dans les mers tropicales et tempérées. C'est souvent l'homme qui est responsable des accidents, en adoptant un comportement inadéquat et ignorant envers des animaux rarement agressifs. Heureusement les accidents graves sont peu fréquents. Une prévention passant par une information des plongeurs, une prise en charge rapide des blessés, la connaissance de l'animal mis en cause et de certains principes simples comme la thermolabilité des venins marins, permettra de réduire considérablement la sévérité des envenimations marines.

Les venins sont des poisons d'origine animale utilisés comme armes d'attaque ou de défense. Ils peuvent être injectés ou projetés chez les animaux venimeux, excrétés (téguments) ou contenus dans les tissus chez les animaux vénéneux. On distingue les animaux venimeux actifs, au comportement offensif qui injectent généralement leur venin par voie orale (ex: serpent, cône, anémone) des animaux passifs adoptant un comportement défensif (ex: batraciens, poisson-pierre, oursins) qui administrent leur venin par voie appendiculaire (queue, dard) ou dermique (barbes, sécrétions). Les venins sont des amalgames constitués de toxines, d'amines actives sur les vaisseaux sanguins et d'enzymes détruisant les protéines. Leurs actions sont multiples et complexes : dénaturation des membranes cellulaires, libération par les cellules de substances toxiques (histamine, sérotonine, etc..), troubles de la coagulation, altération des mécanismes de transport cellulaire et de transmission neuronale, anaphylaxie et choc. L'appareil venimeux est constitué de glandes à venin (uni- ou pluricellulaire) et d'un appareil vulnérant chez les animaux actifs, constitué soit d'un dispositif à injection (poire à injection, seringue à piston) soit d'un dispositif de pénétration (aiguille, pointe de harpon, mors, dard, soies). Chez l'homme les tableaux cliniques sont variés, allant d'une atteinte bénigne à une situation fulminante avec décès (dépend du type de venin, du site d'injection, du nombre de piqûres ou de morsures). Il est important d'essayer de faire la différence entre une réaction anaphylactique (allergique sévère) et une véritable envenimation, ce qui n'est pas toujours évident. il est judicieux de s'attarder sur quelques principes généraux du traitement.


Principes généraux du traitement et des premiers secours
1 Le premier principe est évidemment la prévention. Il faudra porter un vêtement protecteur, des sandales, faire preuve d'aquaticité (contrôle de sa flottabilité), respecter les consignes de sécurité et la faune (ne toucher qu'avec les yeux).

2 Suite à une envenimation en plongée, il s'agira d'éviter l'accident de décompression secondaire (remontée panique sans respect des paliers) et la noyade.
Consulter un centre de référence (Centre hyperbare, Centre d'urgence) même si la lésion semble bénigne.

3 Le milieu marin étant un véritable bouillon de culture pour les bactéries, les plaies seront nettoyées, désinfectées, couvertes par un pansement non occlusif et l'usage d'antibiotiques est conseillée (par ex Bactrim®, Augmentin®, Ciproxine®)(2).

4 Essayer de limiter la diffusion du venin: on peut utiliser soit l'Aspivenin® (seringue à piston exerçant une forte pression négative sur la plaie) soit la technique de bandage dite de pression-immobilisation, développée par les australiens et consistant en l'application d'une pression d'occlusion veineuse équivalent à 70 mm Hg au moyen de compresses et d'une immobilisation par une attelle voir figure 1.

5 Il faut éviter le garrot qui en comprimant l'artère empêche le sang d'arriver au niveau du membre.

6 Une des caractéristiques essentielles des venins est leur thermolabilité. Cette propriété est très intéressante sur le plan du traitement. En chauffant la région atteinte on contribue à désactiver le venin et à diminuer la douleur. On peut procéder à des bains d'eau chaude à une température inférieure à 40 °C (attention aux brûlures !) ou approcher prudemment l'extrémité incandescente d'une cigarette ou un sèche cheveux.

7 L'application locale d'une crème à la cortisone sera d'une grande aide pour traiter l'inflammation le plus souvent très marquée.

8 Une anesthésie locale par injection de xylocaïne sera fréquemment pratiquée.(medecin)

9 La vaccination anti-tétanique sera systématiquement vérifiée et rappelée si nécessaire.(Etre à jour)

10 L'administration de sérum anti-venimeux spécifique.(Medecin)

Les envenimations marines sont rares si l'on adopte un comportement adéquat dans et sous l'eau : respecter la faune et ne rien toucher, se protéger avec combinaisons et chaussures, suivre les consignes de sécurité . On se souviendra que les venins marins sont thermolabiles et une application de chaleur sera systématique. La distinction entre une plaie par piqûre ou morsure et une atteinte cutanée (rash, vésicules, urticaire, empreinte tentaculaire) sera utile pour la prise en charge selon les algorithmes d'après Auerbach. Le lecteur pourra également consulter l'excellent site Web australien www.marine-medic.com.

Sources: Scaphinfo Dr Jean-Yves BERNEY, Instructeur CMAS *, Médecine interne et Pneumologie FMH , AFC Médecine de plongée, Médecin Hyperbare SSMSH DIU de Médecine Subaquatique et Hyperbare Genève. - FFESSM Subaqua Médical - fishbase.org 01/2007 - marine-medic.com -

 

LES TECHNIQUES
DE PRISE EN CHARGE

3
Technique de pression-immobilisation

Algorithmes de prise en charge des envenimations marines


1

Prise en charge: morsures, piqures

2

Prise en charge: brulures, vésicules etc..

 

Télécharger les techniques de
premiers secours et les tableaux de détermination des accidents
au format Word™

 

Télécharger article Subaqua N° 192 01/2004
les animaux venimeux