Très recherché par les collectionneurs de coquillages pour sa taille (jusqu'à 15 cm) et sa robe colorée, le Cône appartient chez les invertébrés à la famille des gastéropodes, sous embranchement des mollusques.
On trouve près de 80 000 espèces de gastéropodes, ce qui en fait la classe la plus importante de cet embranchement.
La plupart des gastéropodes se construisent une coquille qui protège leur corps (comme l'escargot). Cette coquille tient en un seul morceau. Elle prend différents aspects, soit une forme de cône, soit une forme spiralée.
Certains gastéropodes ne possèdent cependant pas de coquille, c'est le cas des nudibranches et des limaces. Comme la plupart des mollusques, mis à part les bivalves, les gastéropodes se nourrissent grâce à une radula. Celle-ci permet de râper le substrat pour en déloger la nourriture ou encore de perforer les coquilles de certains autres mollusques dont ils se nourrissent.
La famille des Conidae a été créée par Constantine Samuel Rafinesque en 1815 sous le nom vernaculaire ou commun de Cône.
Le genre Conus rassemble plus de 600 espèces actuelles de coquillage.
De très nombreuses espèces fossiles sont également connues.
Ces mollusques sont carnivores et possèdent un appareil venimeux, qui comprend une glande reliée à une dent radulaire en forme de harpon. Le venin de certaines espèces comme le Conus geographus, Conus aulicus, Conus textile, Conus marmoreus, peut être fatal à l'homme : il entraîne la paralysie, puis la mort.
Le cône est donc muni d'une trompe qu'il peut déployer et lancer vers sa proie. A l'extrémité de cette trompe se trouve une dent, véritable fléchette empoisonnée, qui se fiche dans la chair de l'animal attaqué. Le venin qui enduit la dent peut être blanc, gris, jaune ou noir et contient de petites molécules ayant une action proche du curare, ce sont les toxines du cône (cônotoxines).
L'action est paralysante. Le venin agit en effet au niveau de la plaque motrice, c'est-à-dire l'endroit où la terminaison d'un neurone moteur touche le muscle et par des mécanismes complexes entraîne la contraction musculaire. Lorsque le venin infiltre la plaque motrice, deux mécanismes surviennent alors:
- tout d'abord une hyperexcitabilité du muscle avec tétanie ;
- puis le blocage de l'influx nerveux avec une paralysie complète du muscle.
L'accident peut survenir chez le plongeur ou le pêcheur imprudents ayant ramassé le coquillage vivant. La coquille vide est en effet inoffensive.
L'animal d'abord effrayé se rétracte dans sa coquille mais ensuite tente de se défendre et déploie sa trompe charnue, sorte de sarbacane qui lance le harpon venimeux. Il peut ainsi attaquer tandis que le plongeur le tient à la main ou le transporte dans un sac mal fermé ou encore dans le caleçon de bain.
La douleur est immédiatement très vive avec un gonflement important et une paralysie locale survient dans les minutes qui suivent avec sensation d'étourdissement.
La mort n'est pas rare et survient dans l'heure qui suit par paralysie des muscles respiratoires.
A priori une seule piqûre est suffisante pour tuer un homme chez les espèces les plus toxiques (cône géographe et cône textile).
L'attaque peut être plusieurs fois renouvelée, le coquillage a en effet à sa disposition une vingtaine de fléchettes empoisonnées enduites du venin présent dans la glande à venin. A signaler également que la pointe empoisonnée peut traverser les vêtements légers.
Un seul et unique conseil: On ne touche pas !
Conduite à tenir en cas d'accident
Il n'existe pas d'anti-venin pour les toxines injecté par le cône. Le traitement est donc symptomatique en service de réanimation. En attendant les secours il faut:
— Rechercher le point de piqûre: existe-t-il un réel risque d'envenimation.
— Nettoyer la blessure
— Immobiliser la partie atteinte (la main généralement) en position physiologique
— Réassurer le patient et le garder au calme
— Ne pas faire de garrot ou d'incision
— Lorsque l'état du patient est stationnaire, un analgésique est conseillé ainsi qu'une
... vaccination antitétanique.
Jean-François
Sources et photos droits réservés:Textes: chru-lille/centre anti-poison 01/2007, Wikipedia .org 01/2007 - Photos: Hardy's Internet Guide to Marine Gastropods 01/2007
Top-> |